Chacun le sait, la qualité de l’eau de l’Evre n’est pas bonne. Principale rivière des Mauges, elle traduit fidèlement le dynamisme agricole, industriel et urbain de ce territoire. Bien que d’importants efforts aient été menés (mise aux normes des stations d’épuration, création d’un syndicat de bassin…) plusieurs paramètres (pesticides, morphologie des cours d’eau, nitrates) expliquent ce mauvais état. Du point de vue physique, l’Evre est aussi très aménagée (45 moulins à eau et donc autant de retenues ont été comptabilisés dans son bassin). Certains ouvrages sont très anciens (presque 1000 ans) et de nouvelles valorisations (hydro-électricité) sont à l’étude. Dans le même temps, des réflexions sont à l’étude pour résorber les obstacles aux continuités écologiques (arasement de chaussées…). C’est dans ce contexte que le CPIE Loire Anjou a souhaité observer la qualité biologique de l’Evre dans sa partie terminale (de Braimboeuf à Notre-Dame-du-Marillais). En 2017 et 2018 ces cinq biefs ont été parcourus intégralement et à plusieurs reprises afin d’y relever les espèces de plantes, de libellules, de coccinelles, ainsi que les mollusques aquatiques.
Prospection sur l’Evre depuis le canöe.
Herbier de Nénuphar jaune et Rubanier dressé.
De réelles richesses biologiques :
Seules les analyses floristiques sont réalisées à ce jour. Contre toute attente, plusieurs espèces de végétaux rares et menacées se développent dans ce cours d’eau au profil très aménagé et à la qualité d’eau dégradée. Parmi ces espèces, nous pouvons citer le potamot à feuilles luisantes et surtout le Potamot à feuilles obtuses qui est rare à l’échelle régionale. Mais la grande surprise fut de découvrir localement dans le fond de l’Evre, des tapis de characées. Ces plantes intermédiaires entre les algues et les végétaux supérieurs sont réputées pour disparaître à la moindre altération de la qualité de l’eau…
Les premières analyses confirment la même sensibilité biologique pour les libellules et les mollusques. Nos réflexions doivent maintenant porter sur l’impact actuel des chaussées sur ces espèces et la situation semble beaucoup plus complexe qu’on aurait pu le penser a priori.
Olivier Gabory, directeur
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